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hapitre 2 : L'expédition- Dépêche-toi ! Soupira Eric Lawrence.
Alexander Cunningham était d'une lenteur affligeante. Jamais garçon ne faisait preuve d'autant de maladresse et de stupidité. Ho oui de stupidité. Lorsqu'Eric lui proposait des idées pour entrer dans cette maudite auberge, Alexander ne faisait preuve d'aucune spontanéité. Pire, ses questions ridicules ne l'aidaient pas dans son projet. Sans compter qu'il n'éprouvait d'intérêt pour rien. Avait-il seulement une cervelle cet oiseau de mauvais augure ? Peu importe. Et dire qu'il lui avait promis une place au sein de leur bande… il ne tiendra pas cinq minutes. Enfin c'était mieux que rien.
Tous deux se retrouvèrent à la veille de la nuit. Le soleil dardait l'Allée des Embrumes du peu de lumière qu'il lui accordait. La brume repoussait toujours cette lumière, comme allergique. A moins que les sorciers eux-mêmes ensorcelaient toute la ruelle afin de ne pas exposer leurs secrets au grand jour. Eric traversa le quartier jusqu'à l'Auberge. Mais pour s'y rendre, il fallait avoir une bonne dose de souffle. En effet, ils durent gravir la petite pente douce qui s'arrêtait devant l'immense grille en fer. Eric leva les yeux vers le ciel. Le soleil n'était plus qu'une pâle lumière sur l'horizon. L'obscurité gagnait du terrain et réveillerait surement le gardien de cet endroit. Le blond savait que depuis la fin de la guerre en 1981, l'endroit a dépérit. Ce n'est jamais que quatre ans qui ont passés. Il n'était pas aussi curieux qu'aujourd'hui. Durant les conflits qui opposait Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, sa famille et lui s'étaient cachés au bout de l'Ecosse ignorant les combats et faisant l'autruche. Pourtant, les rumeurs disaient qu'avant la guerre, cet endroit se caractérisait par des discrets allers-retours. Des sorciers fréquentaient cet endroit et le maitre des lieux les accueillaient la porte grande ouverte. D'ailleurs, il descendait souvent chez Barjow et Beurk pour affaire. Ainsi que des familles de sorciers plus ou moins connus dans le monde des sorciers. Mais pour une raison inconnue, il ne se déplaçait que la nuit. Etrange tout cela… peut-être qu'il le verra cette nuit ?
Eric se retourna et regarda Alexander. Ce dernier eut un geste de recul. Craintif le sale gosse. L'on disait que la distinguée Cunningham s'agaçait de cette présence superflue. Elle ne l'aimait pas. Personne ne disait rien devant elle à ce sujet mais les langues se déliaient lorsque Mrs Cunningham tournait le dos. Alexander avait une tare. Sinon, pourquoi ne disait-il rien la plupart du temps ? Et à force d'être dans les nuages, son esprit finira peut-être par se désintégrer au contact d'une étoile filante. C'était peut-être ce qu'il se passait lorsqu'un détraqueur embrassait un homme.
- C'est bon, arrête d'avoir peur. On va chercher une entrée…, murmura t-il en posant sa main sur le grillage.
Ils poussèrent les deux portes et entrèrent au sein de la cour circulaire. Eric fit quelques pas et regarda autour de lui. Malgré la présence indésirable de mauvaises herbes, le pavé était dénué de toute poussière et autre impuretés. De pars et d'autres, des arches envahis par la végétation devaient sans aucun doute conduire dans le jardin arrière. Des rumeurs disaient que d'anciens propriétaires y donnaient d'étranges réceptions. Cet endroit était grand. Rien que la bâtisse lui donnait le vertige. Alors le jardin… quelle taille ? il y avait tant de choses à voir… mais d'abord, il fallait monter dans la dernière chambre et rapporter un trophée : avec ça, il serait sans doute craint, ou admiré, il n'en savait rien. Depuis le temps qu'il souhaite fermer le clapet à ce Bill Delalande qui le prenait de haut. Ils verront tous ce dont il est capable !
Ils traversèrent alors l'allée qui les menait vers la porte d'entrée. Des arbustes épineux morts bordaient les bords et trahissaient une âme vidées de toute vie. Pour sur que la guerre a semé la mort dans les coins les plus reculés de Londres. Il ne restait plus qu'une aura triste subsistant encore et attendant sa dernière heure. La porte se dressait devant eux comme un obstacle à leur quête. Etrangement, le bois n'avait rien d'abimé ni d'ancien mais d'un brun éclatant. Le blond recula pour se rendre à l'arrière de la maison mais lorsqu'il se retourna pour appeler Alexander, il jura et frappa sa main d'un coup sec. En effet, cet idiot allait ouvrir la porte.
- Crétin… ! On entre par l'arrière. Viens.Ils coururent tous deux vers l'une des arches qui les conduisaient dans une espèce de jungle. La végétation envahissait le petit chemin étroit et rendit leur expédition bien difficile ! Les plantes grimpantes se mêlaient aux arbustes qui recouvraient le pavé. Ce dernier étouffait sous les hautes herbes encore humide de pluie. Ils finirent par être bloqués d'un cul de sac bien qu'ils entrevoyaient légerement l'arrière cour. Le chemin s'allongeait encore. Cette maison est encore plus grande qu'elle ne paraissait, pensa Eric, il faut entrer dedans. Le blond regarda autour de lui et entendit un bruit. Effrayé d'être découvert, il prit la main d'Alexis et l'entraina derrière un buisson.
- Regarde… une fenêtre s'est ouverte. On va entrer par là.Alexander observa une des fenêtres : bien joué, elle s'était ouverte. Le propriétaire peut-être ? Il commençait à faire nuit. Les vitres poussiéreuses laissèrent sous entendre un véritable laisser aller. Mais peu importe.
- C'est notre seule chance, dit-il en tendant le cou.
Allez ! On grimpe !Il eut du mal à se hisser à la hauteur de la fenêtre. Alexander le regarda faire et le rejoignit en attrapant sa main. Eric sentit son cœur battre bien plus vite qu'à l'accoutumée. Ils étaient entrés ! Personne dans la pièce. Un silence de mort planait dans ce manoir. Les deux garçons furent parcourus d'un frisson en regardant autour d'eux, Alexander plus qu'Eric. Ce dernier l'observa du coin de l'œil, un sourire en coin.
- Trouillard… ! Cracha t-il avec arrogance.
Bon, on se sépare.- Qu… quoi ? murmura son cadet,
mais..- Ho s'il te plait, il n'y a personne ici. Je monte, toi tu restes là. Au pire, monte les deux premiers étages.Dans le meilleur des cas, si Alexander se faisait prendre, il l'entendra et pourra s'éclipser en douce. Le gamin sera en tord et ne pourra pas se défiler. De toute façon, c'était un gamin trop bizarre. Qu'il ait envie de venir ici explorer ne serait pas étonnant. Et sa bande ne le dénoncera jamais. Alexander sera un parfait coupable. Sans attendre la réponse de son compagnon d'infortune, Eric monta les escaliers avec hâte, impatient de visiter la dernière chambre. Alexander voulut le suivre mais le blond le repoussa méchamment en arrière.
- Reste là. C'est un ordre !
- Mais je… !
- Tait toi enfin… et ne fais pas tout rater. Tu le regretteras… !Ses yeux brillèrent d'une lueur étincelante qui provoqua un geste de recul au jeune Alexander. Ce dernier ne soutint pas le regard du blond. Apeuré, il acquiesça faiblement et recula. Malgré ses onze ans, Eric était déjà grand pour son âge. D'ailleurs c'était le petit caïd du quartier. Pas étonnant qu'il ait la plupart des enfants sous sa coupe. Il y en avait peu dans qui vivait dans l'Allée des embrumes. Mais ce peu, il le contrôlait. Et si le petit Alexander ne lui obéissait pas, il le paiera cher. L'enfant recula devant son ainé et le vit disparaitre dans le troisième étage. Qu'allait-il faire à présent maintenant qu'il était seul ?
Alex entra dans la bibliothèque. Autant s'occuper maintenant qu'Eric avait ce qu'il voulait. Le gamin se demandait encore pourquoi il avait accepté ce projet ambitieux. Sans doute pour éviter de rester dans le chemin de sa tante… cette femme ne l'aimait pas. L'histoire de sa famille dissimulait bien des secrets. Tous les jours, ce n'était que remontrances et blessures morales. Plutôt que se battre contre le raz-de-marée, le petit garçon courbait l'échine et obéissait au doigt et à l'œil. Ho bien sur, les premiers temps de cette nouvelle vie, il s'était battu contre cette chimère aux dents pointues ! Mais bien vite, il se rendit compte combien elle le terrifiait. Alors autant sortir de chez cette femme odieuse tant qu'il pouvait. Même si c'était pour visiter celle qui inspirait le plus de crainte aux habitants de Londres. Tout le monde avait entendu parler de cet endroit. Les rumeurs disaient que l'homme qui y habitait n'était plus sortit depuis la fin de la guerre. Depuis le temps, il devait avoir lu tous ces livres. D'ailleurs, à mesure qu'il s'approchait, Alexander vit avec étonnement une table recouvert d'ouvrages étalés qui se mélangeaient à des grimoires recouverts d'une fine écriture penchée aux courbes mélancoliques. Le gamin s'approcha davantage mais à bien y réfléchir, vu la disposition des objets, l'homme était en pleine lecture. Finalement, les rumeurs disaient peut-être vrai. Quelqu'un vivait encore ici mais personne ne l'avait vu depuis plusieurs années. Les langues se déliaient difficilement et ce n'était que les bribes de conversations chuchotés dont Alexis se souvenait. Le garçon décida de rejoindre Eric mais lorsqu'il entendit des pas lourds s'approcher de lui, il ne réfléchit plus. Ils étaient trois dans la maison.
Un élan de peur traversa son ventre. Son cœur battait la chamade. Dissimulé derrière une bibliothèque, il tendit l'oreille et entendit avec horreur, des pages d'un livre se tourner. Alexander s'était plaqué sa main sur sa bouche, comme pour empêcher un hurlement, suite à un trop-plein d'émotion. Il n'était plus seul dans cette pièce. Le maitre des lieux était revenu à sa place. Qu'allait-il lui faire s'il le trouvait ici ? Certains disent qu'il n'est plus un humain depuis longtemps. Un monstre ? Il ne risqua même pas un coup d'œil, comme si ce geste le condamnerait instantanément. Plus le temps avançait, plus il sentit l'humidité de la paume de sa main contre ses lèvres. A présent, il préférait mille fois plus être en compagnie de sa tante, dans la cuisine à manger ses légumes crus. Il allait… être découvert ? Il n'osait bouger d'un poil, comme si le moindre mouvement signalerait sa présence. Les battements de son cœur cognèrent si fort qu'il se demanda un instant s'il ne s'était pas fait trahir. Non… sinon, il serait déjà…
Un bruit sourd vint troubler le calme. Le troisième étage… Alexander leva la tête automatiquement et entendit avec horreur des bruits de pas précipités sortir hors de la bibliothèque. Eric allait avoir de gros problèmes. D'immenses problèmes.
Et lui, Alexander, n'avait aucune envie de partager ces problèmes.
Eric avait réussi. La porte du grenier se tenait en haut de ces escaliers, prêt à le laisser entrer. Qu'y a-t-il derrière cette porte ? Un cercueil ? Des cadavres vidés de leur sang ? D'autres vampires ? L'imagination du futur sorcier tournait à plein régime. Il n'était à qu'à quelques marches du saint-graal. Entrer impliquerait des risques. Mais il ne s'était pas pris autant de mal pour convaincre cet imbécile d'Alexandre pour rien. Si les choses tournaient mal, il pourrait s'en servir. Le jeter en pâture au vampire par exemple. Il tendait l'oreille, s'attendant à entendre le pauvre gosse à donner l'alerte en hurlant comme un cochon.
Le silence régnait dans la maison. La poussière envahissait l'endroit de telle sorte que personne d'autre n'a du mettre les pieds dans les chambres. Les portes n'étaient pas verrouillées. Eric y avait jeté un petit coup d'œil dans certaines chambres. Le constat était simple : lits à la lingerie bleue nuit, secrétaires et table de nuit. A mesure que le jeune garçon montait les trois étages, les chambres devenaient plus petites et moins onéreuses. Les plus riches logeaient au premier étage et les moins aisés se rendaient au dernier étage. Près de sa chambre à Lui. Mais ce qui intéresse Eric c'était… cette chambre. Allez, un petit effort.
C'était grand. Mais si sombre… ! Une seule petite fenêtre ouvrait sur la ville dans ces combles. Il devait être dans le grenier car le mur était en pente. De longues étagères vides envahissaient les murs. Un bureau recouvert de piles de livres et de liasses de parchemins occupait un coin entier à lui tout seul. Quelle immense chambre ! La sienne ne faisait qu'un dixième ! Ebahie par une telle existence d'oisiveté, Eric se plut à envier cette vie. Haa si seulement il pouvait avoir une telle maison... une telle chambre. Le plus étrange était qu'il n'y avait pas de cercueil. Etait-ce donc des racontars ? La preuve : l'endroit où il dormait n'était qu'un lit large assez grand pour deux personnes. En s'y approchant de plus près, Eric examina le lit de plus près. Partageait-il cette couche avec quelqu'un ? Non, impossible. Qui voudrait d'un monstre pour conjoint ?
Soudain, des bruits de pas l'interrompirent. Alexander ? Non… ! Les bruits étaient lourds, bien trop pour ce petit gringalet de gamin. Un autre bruit l'attira au dehors. Eric s'approcha de la fenêtre immédiatement et vit..
… ce sale petit lombric d'Alex qui franchit le portail.
- Toi et moi, nous allons discuter, dit le vampire
***
Voilà ! En espérant que vous avez pris plaisir.
Réponse à Sky : Ha oui en effet ! J'ai commencé à RP et j'ai abandonné les fics. Finalement, je fais un retour aux sources. Toute la fic n'est pas encore finie. J'avance au fur et à mesure mais je compte la finir avant fin juin histoire d'avancer 
.
Finalement, les fics on les arrête jamais vraiment !
Quelle coïncidence! 
