au détour d'un couloir [PV OmbreDust27411; les 4ème année]

[HRP : Les quatrième années ne sont pas obligé d'être là et de participer, mais au vue du décor que j'ai planté ci-dessous, cela me semblait plus logique. En revanche, pas d'excuse pour Lana :p /HRP]

Le lendemain du banquet, les élèves commençaient à prendre le chemin pour les divers cours qui les attendaient. Puis vient la pause pour le repas de midi. Tandis que les élèves descendaient en compagnie de leurs camarades de classe, un petit elfe de maison filait à toute allure, un papier dans une main, et une petite carafe contenant se qui pouvait être à première vu du café. Les adolescents ne semblaient pas le remarquer, tant il allait vite, tant il était petit. Il devait juste faire attention à une chose : les jambes.

C'était le troisième groupe d'élève qu'il avait devant lui. Et rien ne paraissait faire obstacle à son chemin. Rien ? C'était sans compter sur une robe, qui surgit de nulle part et lui coupa la route. Il essaya de l'éviter, mais il courrait trop vite. Et il heurta de plein fouet les jambes d'une élève de Serpentard, renversant une bonne partie du contenu de son flacon sur les chausses de la demoiselle aux longs cheveux blonds platine. Et en s'essuyant au passage d'une partie de la crasse qui le recouvrait. En revanche, son papier, plié, était hors de danger. Puis, réalisant l’incident, il s’aplatit sur le champ, et débita d'un seul souffle :

- 'Xcusez Zourk, mad'moiselle, Zourk 'l'a pas fait 'xprès !! Zourk vous z'en pris, pitié ! Ne faites pas d'mal à Zourk, l'a rien fait de grav' !!

Zourk leva alors ses yeux globuleux et humides, au bord des larmes, vers celle qu'il n'aurait jamais souhaiter croiser, mais qui n'était autre de la dénommée Lana Léto Léthée Dust.

[XD Esclavagisateur ! Bourreau ! Sans gêne ! ... Bon je te pardonne parce que je peux martyriser un elfe =b]

Pour mieux la comprendre - si toutefois cela était possible - il fallait déjà savoir que Lana, si elle était beaucoup de chose - classe, élégante, cleptomane, caractérielle - n'était pas - et n'avait jamais été - matinale. On pouvait même dire que sans Carter - Rhéa Carter, une vraie sang-pure de la même année qu'elle, avec qui elle s'entendait plus ou moins bien -, il y avait peu de chances qu’elle se lève. Toutes deux, quand elles étaient jeunes, avaient été conditionnées pour être meilleures amies en vue d'une meilleure entente entre deux des plus grandes familles de l'aristocratie. Bien entendu, la blonde avait aussitôt décidé qu'elles ne pourraient pas, par conséquent, être ce que leurs parents désiraient tant qu'elles soient, mais des années de cohabitation leur avaient apprises certaines informations que l'autre ne souhaitait décidément pas voir révélées. Elles avaient donc conclu une sorte de pacte implicite, basé sur la bonne entente et le silence. En bref, Lana envoyait un sort sur l'autre pour lui apprendre qu'on ne réveille pas Lana Léto Léthée Dust, il se pourrait que certains détails concernant elle, sa sœur et un hippogriffe en peluche soient révélés au grand jour.
C'est donc en râlant que la blonde s'était levée, avait coiffé ses longs cheveux translucides - l'ascendance Malfoyenne, que voulez-vous...- et s'était habillée dans le seul et unique but d'aller manger. Après cette enrichissante expérience un long et ennuyeux cours d'Histoire de la Magie avec ce stupide professeur qui n'en finissait pas de parler lui avait permis de rattraper le sommeil perdu à... remarquez, non, vous ne voulez pas savoir, croyez-moi.
Et c'est dans un état proche de la léthargie qu'elle s'était levée, avant de se rappeler qu'il était l'heure du déjeuner et se réveiller aussi surement qu'un Aguamenti. Elle s’était approchée de sa nouvelle proie - non, pas Amadis, qu'est-ce que vous allez imaginer ? -, un garçon un peu plus grand qu'elle et plutôt mignon à Serdaigle, abandonnant lâchement son meilleur ami. Elle en était à la phase quatre - agiter ses longs cheveux au pouvoir aphrodisiaque reconnu en se cambrant légèrement - et son PAP ( Petit Ami Potentiel ) était déjà sous le charme quand...

- 'Xcusez Zourk, mad'moiselle, Zourk 'l'a pas fait 'xprès !! Zourk vous z'en pris, pitié ! Ne faites pas d'mal à Zourk, l'a rien fait de grav' !!

Lentement, la quatrième année regarda ses jambes tachées par le contenu douteux du flacon transporté par l'elfe et de toute la graisse et autres saletés que la blonde ne voulait pas connaître que le torchon et sans doute "Zourk" tout court transportaient - bon, eh bah l'étape sept était fichue - avant de reposer son regard glacial sur le petit être aux grands yeux globuleux qui l'implorait.
Mais le mal était déjà fait. Il avait touché, sali, souillé, bref abîmé la beauté éclatante -enfin... On se comprend - de Lana Léto Léthée Dust. Un instant elle eut pitité pour lui d'avance, en songeant à ce qu'elle allait lui faire subir. Pauvre petite créature misérable et, sans doute, pleine de bonnes intentions et d'innocence.

- Tu n'as pas fait ça , "Zourk" ? dit-elle, sa voix sèche semblant résonner dans le silence quelques secondes après que la question soit posée.

Et, sans geste brusque ni violence quelconque, juste avec une fureur glacée qui se passait de mots, celle qu'on a quand on sait que, de toute façon, la vengeance est assurée et sans risques, elle pris sa baguette, la sortit de sa poche, la point avec précision sur l'être et prononça d'une voix claire :

- Calcitrasinus. Transmus. Mutacolor. Symphoniabsque.

A vrai dire, l'une des raisons pour lesquelles Lana était connue - outre que son appartenance au Trio diabolique Serpentard, ses multiples petits copains, son habitude de voler des choses, sa hargne envers les Gryffondors, les bizutages qu'elle faisait subir, et encore bien d'autres raisons - c'était son aptitude à inventer des sortilèges bien à elle qui, dans les trois quarts des cas, ne s'achevaient que grâce à une formule spéciale connue par elle seule et prononcée en informulé.
C'est donc sans étonnement que les élèves virent l'elfe se faire botter l'arrière-train - ce qu'on pouvait en tout cas déduire par ses cris et ses mains plaqués sur son postérieur -, lequel se transforma en derrière de souris tandis que le reste de son corps passait par un magnifique kaléidoscope de couleurs et que la pauvre victime plaquiat ses mains sur ses oreilles en ordonnant de se taire malgré l'absence de bruit apparente.

[Oui, j'étais... inspirée =b Désolée pour le pavé... --']

Le petit elfe se débattait contre l'invisible et l'inaudible, mais rien ne voulait cesser. Entre deux suppliques vers sa tortionnaire pour que cela s'arrête, il articula :

- Zourk s'rappel', il vous z'a vu prêt des cuizines l'jour du banquet ! Pitiez, faites les taire, Zourk vous z'en supplie ! Zourk n'dira rien ! Promis ! Ahhhh ! Mais faites que tout r'devienne comme avant, vite ! S'you plaît ! Zourk oublira tout ! Jurez ! Maaaaal, pas tapez ! Sort finir maintenant !

Puis il continua ses plaintes et ses gémissements en tournant autour de la blonde.

- Zourk s'rappel', il vous z'a vu prêt des cuizines l'jour du banquet ! Pitiez, faites les taire, Zourk vous z'en supplie ! Zourk n'dira rien ! Promis ! Ahhhh ! Mais faites que tout r'devienne comme avant, vite ! S'you plaît ! Zourk oublira tout ! Jurez ! Maaaaal, pas tapez ! Sort finir maintenant !

Lana sourit avec une pointe de sadisme. Ce n'était pas tant faire du mal qu'elle aimait. Non, mais à vrai dire elle se fichait comme d'une guigne des émotions des autres. Ce n'était pas une exception pour les créatures non humaines - après tout, le membre de sa famille préféré n'était-il pas sa chère elfe de maison, Merry ? - mais elle aimait ça. Sentir son pouvoir sur les autres. Savoir qu'ils dépendaient d'elle. Même d'une façon purement malsaine et injuste. Mais ça n'en était que plus bon.
Elle agita sa baguette, un sortilège informulé résonna dans son cerveau - qui a dit dans le vide ? - et les sons cessèrent de résonner dans la tête de sa victime. Un autre et le postérieur de l'elfe perdit sa queue tandis que la haut de sa morphologie redevenait couleur chair. Le sortilège de "Kick Ass", comme elle avait décidé de l'appeler, s'arrêta tout seul.
Elle se pencha et murmura à l'oreille de l'innocent elfe quelque chose qu'eux seuls pouvait entendre. Enfin elle se releva et un sourire illumina son visage. Un vrai, un authentique, celui-là même qui faisait craquer ses sévères parents quand elle était gamine et garçons maintenant qu'elle était adolescente - et que père et mère avaient abandonné la partie.

La créature chétif réussit à ouvrir des yeux encore plus grand, et acquiesça rapidement, comme si cette jeune fille avait été le messie, bonne et miséricordieuse. Tranquillement, il repris ses esprits, remit correctement sa tenue, et repartit au pas de course. Sa lettre en main et sa carafe à moitié vide dans l'autre.